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les derniers bretons.

prêtres réfugiés en Angleterre, lors des persécutions de la terreur. La révolution y est jugée comme elle devait l’être par des catholiques et des exilés, avec plus de passion que de justice. Mais qui ne comprend qu’il en devait être ainsi ? Ce n’est pas à ceux dont les espérances et le bonheur furent ensevelis sous la lave qu’il faut demander l’éloge du volcan, mais à nous qui jouissons maintenant de ses bienfaits et qui vivons sur le terrain fécondé par la pluie de feu qui dévora nos pères. Puis, il faut bien le comprendre, la révolution ne fut pas en Bretagne ce qu’elle était ailleurs. Là, elle fut plus inattendue, plus hostile aux masses. Aussi les choses ne s’y bornèrent point, comme partout, à un émondage régulier de têtes ; il y eut chez nous un drame moins vulgaire et plus curieux à étudier. Ce fut la lutte entre la guillotine et les croyances ;