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la bretagne et les bretons.

rose et ses jolis yeux qui étaient bleus comme des jeannettes des champs, elle eut envie de ce bel enfant ; elle le prit et déposa à sa place un petit poulpiquet, son fils, qui était plus noir et plus malin qu’un chat. Quand Catherine Cloar revint, elle ne s’aperçut de rien, et elle continua à nourrir le petit ; mais à mesure que l’âge lui venait, c’était merveille de voir qu’il ne grandissait nullement et qu’il devenait plus malicieux chaque jour. Quand on l’envoyait garder les vaches aux champs, il s’amusait à leur attacher une branche d’épine à la queue ; les pauvres bêtes, se sentant piquées à chaque mouvement, commençaient à courir en agitant leurs queues, et le petit poulpicant riait comme un des bons hommes de bois qui soutiennent les maisons de Morlaix. Il criait haro sur les vaches affolées, il leur jetait des pierres pour les effaroucher encore davan-