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la bretagne et les bretons.

pâtres qui cherchent leurs chèvres égarées ; ils les attirent ainsi, les fatiguent et les fourvoient dans les fourrés et les fondrières. Ce sont eux encore qui, la nuit, quand les jeunes filles reviennent trop tard des pardons ou des veillées, les saisissent à deux bras par derrière et embrassent leurs cous potelés, et quand les jeunes filles se détournent en se fâchant bien fort, les poulpicans sont déjà loin, et on les entend rire dans les bruyères. Souvent, dans les soirs d’hiver, quand on est pensif auprès du foyer et que l’on écoute le feu grésiller, tout d’un coup il s’élève au dehors des bruits aigus et criards ; alors les enfans et ceux qui ne sont pas du pays disent : — C’est la poulie du puits que le vent fait tourner ; ou l’aile du moulin à vent de Jacques, qui crie sur son axe ; ou le tourniquet de bois qui a été placé sur le grand pommier pour faire peur aux oiseaux ; mais