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les derniers bretons.

» Elles sont arrivées : maintenant il faut trouver un lieu élevé d’où l’on puisse être vu des jeunes gens. Déplissez les tabliers, rajustez les toilettes, voilà les garçons qui passent ; à celui-ci un doux regard, à celui là un doux sourire.

» Un jeune homme !… oh ! elles sentent son parfum de loin, et leur cœur bout, leurs yeux flamboient ; elles se tournent, se détournent, pour qu’on les voie. Elles ont tant d’envie d’être priées ! Si la coutume ne le défendait, vous les entendriez crier : Allons vite, jeunes gens.

» Et ces jeunes gens, ils sont là aussi, marmots qui ne peuvent retenir leurs culottes. Ils ont encore sur leurs lèvres le lait qu’ils ont tété à leurs mères. Il n’y en a pas trois d’entre eux qui soient capables de con-