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les derniers bretons.

parrain m’a envoyé lui-même ici, en me faisant cadeau du reste de la nuit achetée.

» La meunière se mit à rire. — Tais-toi, Jean, tais-toi, dit-elle ; ce matin je vais à la foire du Bourg-du-Hétre (Faouët) ; je te promets un beau chapeau, car c’est à toi de le porter, et j’achèterai pour mon homme un bonnet jaune comme il le mérite.

» Quant à Maharite, elle aura un habit neuf, des bas violets et une croix d’or. Maharite est la seule sage de nous tous ; et son mari pourra passer dans les taillis sans avoir peur des branches[1].

» Des étrangers logeaient dans la maison ;

  1. Ceci est une allusion grossière. Dans nos campagnes on a continué de dire, en parlant d’un dogan : il faut qu’il évite les taillis s’il ne veut pas s’accrocher aux branches (par les cornes).