Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 2), 1836.djvu/240

Cette page a été validée par deux contributeurs.
238
les derniers bretons.

pardon les gâteaux dont ils n’ont jamais mangé : l’eau lui en venait à la bouche.

» La jeune fille n’y prenait point garde ; elle savait que ce qu’on offre perd de son prix : aussi courait-elle dans le moulin comme un pinson du mois de mai, et elle disait souvent : — Aucun homme n’a froissé la paille de mon lit ni ne la froissera.

» Mais voilà qu’un jour le meunier la trouva hors du moulin, et lui dit : — Maharite, on vend de belles croix au village du Hêtre (Faouët) ; si tu veux, je t’en suspendrai une moi-même sur ton joli sein. — Les croix d’or descendent trop bas, répondit Maharite.

» — Si tu veux, Maharite, je t’achèterai de beaux bas violets à coins jaunes et bleus, et je te les mettrai moi-même sur ta jambe ronde.