Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 2), 1836.djvu/231

Cette page a été validée par deux contributeurs.
229
poésies de la bretagne.

avait du sang sur le seuil ; mais l’un d’eux dit à l’autre : — C’est le sang des agneaux qu’il tue. Le boucher les regardait parce qu’ils avaient une croix d’argent suspendue à leur cou. Il leur dit : — Voilà des lits ; vous dormirez bien, je vous le promets. Les moines dirent : Amen.

» Dès qu’ils furent couchés le plus jeune dit : – Demain je verrai ma mère, et il s’endormit. L’autre dit : — Demain j’embrasserai ma sœur, et il s’endormit. Le plus vieux ne dit rien, mais il pensa à sa nièce, et il s’endormit.

» Mais voilà que dans la nuit le boucher se lève. Il a le couteau qui lui sert à couper la gorge des brebis, et il s’approche du lit. Il commence par le plus vieux, et il lui enfonce