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poésies de la bretagne.

L’éternité ! — Malheur ! — Ne jamais cesser de mourir, ne jamais cesser de se noyer dans un océan de souffrances !

Ô jamais ! tu es un mot plus grand que la mer. Ô jamais ! tu es plein de cris, de larmes et de rage. Jamais ! Oh ! tu es rigoureux, oh ! tu fais peur. »


Il nous semble qu’il y a dans ces tristes strophes un vague écho de la voix du Dante, non aussi profondément triste, aussi désespérant pour l’âme, mais plus farouche, plus effrayant peut-être. Sans doute que cet enfer sent trop le païen et le vieux celte ; la torture physique tient trop de place dans cet horrible tableau ; mais tel qu’il est, il fait crisper la chair d’épouvante. C’est la salle basse du Châtelet, mais avec Dieu pour grand-prévôt et l’éternité pour horloge !