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les derniers bretons.

La Bretonne s’arrêta court. Elle ne jeta pas le moindre cri ; mais elle serra plus fortement le manche de sa faucille.

Cependant, des gestes et quelques mots prononcés en breton du pays, l’engagèrent à s’approcher. Elle fit quelques pas dans les herbages.

Le blessé était parvenu à se mettre à genoux, en s’appuyant sur son fusil ; et la paysanne vit à sa veste bleue garnie de boutons pressés que c’était un marin[1].

Elle s’arrêta de nouveau indécise ; mais il lui cria d’approcher, en lui disant qu’il ne voulait point lui faire de mal, qu’il pouvait

  1. Plusieurs compagnies de marins se trouvèrent à la journée d’Auray, et combattirent, près des fédérés, avec le plus grand courage.