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les derniers bretons.

des suites d’un pardon, et de braves gens qui s’étaient endormis dans le vin. Malheureusement peu de ces dormeurs se réveillèrent.

Le lendemain du combat, de bon matin, une femme se rendait au champ, sa faucille sur le bras. Tout en marchant le long du chemin qu’elle suivait, elle regardait curieusement de tous côtés. Autour d’elle, les arbres étaient troués de balles, les buissons brisés et la terre piétinée. De loin en loin on voyait la route semée de boutons, de cheveux, de brins de laine tordue arrachés à des épaulettes, de papier à cartouche, de lambeaux de chapeaux bretons percés par le plomb ou la baïonnette, et de flaques de sang à demi figé. Tout indiquait qu’un engagement vif et récent avait eu lieu dans cet endroit. Quant aux cadavres, ils avaient tous disparu. Les paysans étaient venus, pendant