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poésies de la bretagne.

maine après, on chantait dans les fermes et les bourgs les plus reculés, sur un air connu :

« Pour éviter le choléra, chrétiens, il faut manger peu de fruits et boire votre eau mêlée de vinaigre. Il ne faut point vous étendre sur l’herbe froide au moment où vous suez.

Songez-y, chrétiens ! car voici l’août avec ses soifs, ses lassitudes et ses sueurs. Ceux qui n’écouteront pas mes conseils seront frappés ; on les clouera entre quatre planches, et leurs enfans resteront sur la terre, pauvres mineurs sans appui[1]. »

  1. Nous devons dire, pour être complet, que le préfet du département ne voulut pas faire répandre, par le moyen des maires, la chanson sur le choléra, vu qu’elle n’était pas signée par un médecin. L’hygiène publique fut confiée aux mendians, qui colportèrent la complainte de village en village, et le préfet continua à écrire des circulaires.