Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 2), 1836.djvu/164

Cette page a été validée par deux contributeurs.
162
les derniers bretons.

lieues, et fait le tour d’un évêché en trois jours. Pour télégraphe elle a ses pâtres, qui la transmettent de rocher en rocher, de colline en colline. On la voit courir et gagner de proche en proche, semblable à ces feux que les clans écossais allumaient sur leurs montagnes, et qui allaient porter à vingt lieues l’appel de la révolte. Lorsque le choléra ravageait la Bretagne, les administrateurs s’évertuèrent à instruire nos paysans des précautions qu’il fallait prendre contre le fléau. Les circulaires se succédèrent ; toutes les portes des cimetières de village furent placardées d’instructions officielles… Vaines tentatives. Le paysan passait tout droit, son grand chapeau sur les yeux, et ne lisait pas. Un poète eut alors la pensée de mettre en vers les moyens à employer pour prévenir la maladie ; et une se-