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les derniers bretons.

druidiques se prolongent jusqu’à l’horizon à plus de deux lieues ; il en est qui s’élèvent à vingt pieds dans le ciel, et dont le poids suffirait pour charger un navire[1] ; toutes sont formées d’un seul bloc, brutes et telles qu’on les tira de la carrière. Pour augmenter encore le prodige d’un pareil travail, ces peulvans ont été plantés la pointe en bas, de manière à paraître portés sur des pivots ; on dirait des pyramides que des géans se sont plu à renverser à la suite d’une orgie. J’étais depuis deux heures dans la contemplation de cet incompréhensible ouvrage ; je parcourais les rues immenses de cette ville sans modèle et sans nom, lorsqu’un jeune paysan passa, conduisant une génisse noire, maigre et malade.

– Bonjour, garçon, lui dis-je.

  1. Beaucoup de ces pierres pèsent plus de 80 milliers.