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poésies de la bretagne.

laires, qui n’échappèrent toutefois au naufrage et ne traversèrent les trois siècles suivans que pour fournir du papier à cartouche à Villaret de Joyeuse dans son fameux combat de prairial.

Tout se réunit donc pour anéantir les ouvrages des premiers bardes. Un seul échappa à cette destruction générale, ce fut Guinclan, qui, dans le ve siècle, chantait aux Bretons les destinées futures de leur patrie, et dont les poèmes, consacrés par la gloire, comme ceux d’Homère, étaient connus sous le nom de Prophéties de Guinclan. Un manuscrit de ces prophéties existait encore en 1701 à Landevennec, mais il fut perdu à la révolution avec tous les papiers précieux que contenait cette abbaye. Vainement le barde s’était promis l’immortalité, et s’était écrié dans une de ses prédictions :