prit bientôt leurs mœurs, leur langage et leurs habitudes. Quant aux contes et aux hauts seigneurs, ils avaient perdu depuis long-temps leur écorce armoricaine à la cour des ducs, où les étrangers étaient aussi nombreux que les Bretons. Par suite, il y eut en Bretagne une véritable transfiguration dans laquelle l’esprit français domina, parce qu’outre les raisons de sympathie et de convenance politique, la France était un trop gros soleil pour ne pas attirer dans son mouvement tout ce qui gravitait près d’elle. Elle entraina ainsi successivement toutes les provinces indépendantes, et bientôt ces astres secondaires, engagés dans l’orbite de la grande planète, ne brillèrent plus que de la lumière qu’ils en empruntèrent.
Dès avant le xvie siècle la vieille Bretagne avait donc fait nouvelle peau. Elle s’é-