sies, très peu les avaient par écrit. Nous avons vu que, dès le ixe siècle, le celtique était méprisé en France, et qu’après le xiie siècle on commençait à ne plus l’étudier en Angleterre. Les traductions et les imitations des lais bretons, qui parurent alors en latin et en français, durent d’ailleurs contribuer à jeter dans l’oubli le langage armoricain, devenu pour le plus grand nombre une langue morte. Si quelques lais se conservèrent en Bretagne dans la mémoire des bardes, ils durent nécessairement s’altérer de plus en plus et se perdre enfin, lorsque les bardes eux-mêmes, dont la mémoire était les seules archives auxquelles ces poésies eussent été confiées, disparurent sans retour de l’Armorique. Tout ce que l’on pourrait admettre, c’est que quelques fragmens incomplets de ces poésies eussent été retenus par le peuple, ou enfouis et oubliés
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poésies de la bretagne.