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la bretagne et les bretons.

tége se perdait sous les vertes feuillées comme une apparition fantastique ! De temps en temps seulement le vent du soir qui soupirait doucement dans les arbres apportait un murmure triste et confus ; et puis, par un contraste qui semblait peindre la vie humaine, une nouvelle rafale n’envoyait à l’oreille que les chants joyeux des oiseaux, les mugissemens des troupeaux ou les battemens répétés du lavoir, mêlés à un air du pays !

Du reste, rien ne fut tenté par le paysan léonais pour échapper à la maladie ; et, heureux de son indifférence, il n’ajouta pas du moins à sa souffrance l’idée de l’abandon dans lequel le laissaient ceux qui auraient dû veiller sur ses misères. Habitué aux dures épreuves, il baissa la tête avec résignation, comme ces premiers martyrs qui, voués au