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la bretagne et les bretons.

gieux, il devait en être autrement qu’à Paris. Qui eût dit à nos paysans que le ministère les empoisonnait eût été peu compris. Pour eux deux pouvoirs seuls existent, dont l’un est la manifestation du bien, l’autre celle du mal : Dieu et le Démon ! Aussi, ce ne fut point dans les combinaisons criminelles d’un parti qu’ils cherchèrent la cause du mal qui les frappait. Dieu nous touche de son doigt ! ont-ils dit dans leur langage énergique. Dieu nous a livrés au Démon ! Et aussitôt le bruit d’apparitions terribles et surnaturelles se répand dans les campagnes ; des femmes rouges ont été aperçues près de Brest soufflant la peste sur les vallées. Une mendiante, appelée devant la justice, soutient qu’elle les a vues ! qu’elle leur a parlé ! Des signes funestes annoncent partout que Dieu va jeter son mauvais air sur le pays. Un météore épouvante les campagnes ;