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les derniers bretons.

facilement ces pestes du xive siècle, qui, dans les mystérieuses légendes des chroniqueurs, semblaient moins des récits historiques que de terribles conceptions de poètes, tracées à la manière du Dante.

Lorsque le choléra tomba sur la capitale, on sait avec quelle fureur une partie du bas peuple de Paris accusa ceux qui gouvernaient d’être la cause de l’épidémie, en empoisonnant les denrées et les fontaines. Si c’était là un mensonge, il faut l’avouer au moins, c’était l’expression énergique d’un profond mépris pour le pouvoir, d’une méfiance et d’une haine innée chez cette turbulente population, habituée à chercher dans la politique la cause de ses maux. Mais en Bretagne, où le gouvernement, sa forme et son nom sont presque inconnus, où les partis mêmes ne sont politiques que parce qu’ils sont reli-