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la bretagne et les bretons.

Au milieu des ténèbres on aperçoit ces milliers de lumières agitées par des mains invisibles qui marchent en sautillant, tournent en cercle, scintillent et décrivent dans l’air mille capricieuses arabesques de feu. Parfois, lancées par des bras vigoureux, cent torches s’élèvent en même temps vers le ciel, comme des fusées flamboyantes, et retombent en secouant une ondée de braie enflammée qui grésille sur les feuilles des arbres ; on dirait une pluie d’étoiles. Une foule immense de spectateurs attirés par l’originalité de ce spectacle, circule sous cette rosée de feu. Cela dure jusqu’à la fermeture des portes. Quand le roulement de rentrée se fait entendre, la foule reprend le chemin de la ville. Alors le pont-levis remonte, et les sentinelles commencent à se renvoyer les garde à vous de nuit, tandis que sur les routes de la terre des Lépreux (Lambezel-