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les derniers bretons.

tison, placé près de leur lit, entre un buis bénit, le dimanche des Rameaux, et un morceau de gâteau des Rois, les préserve, disent-ils, du tonnerre. Ils se disputent, en outre, avec beaucoup d’ardeur la couronne de fleurs qui domine le feu sacré. Ces fleurs flétries sont des talismans contre les maux du corps et les peines de l’âme ; quelques jeunes filles les portent suspendues sur leur poitrine par un fil de laine rouge, tout-puissant, comme on le sait, pour guérir les douleurs nerveuses.

À Brest, la Saint-Jean a une physionomie particulière et pour ainsi dire maritime. Vers le soir, deux à trois mille personnes accourent sur les glacis. Enfans, ouvriers, matelots, tous portent à la main une torche de goudron enflammé, à laquelle ils impriment un mouvement rapide de rotation.