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la bretagne et les bretons.

ner autour de ces milles feux, en jetant des cris farouches et des appels lointains. Des siéges sont habituellement disposés autour de la flamme ; ils sont destinés aux âmes des morts qui viennent s’y placer pour écouter les chants et contempler les danses.

Dans beaucoup de paroisses c’est le curé lui-même qui va, processionnellement avec la croix, allumer le feu de joie préparé au milieu du bourg. À Saint-Jean du Doigt, le même office est rempli par un ange qui, au moyen d’un mécanisme fort simple, descend, un flambeau à la main, du sommet de la tour élancée, enflamme le bûcher, puis s’envole et disparait dans les aiguilles tailladées du clocher.

Les Bretons conservent avec un grand soin un tison du feu de la Saint-Jean. Ce