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les derniers bretons.

de sons métalliques et de vibrations d’harmonica qu’obtiennent des enfans en caressant du doigt un jonc dont les bouts sont fixés aux deux parois opposées d’une bassine de cuivre pleine d’eau et de morceaux de fer. Cependant les conques des pâtres se répondent de vallée en vallée ; les voix des paysans chantant des noëls aux pieds des calvaires, se font entendre ; les jeunes filles, parées de leurs habits de fête, accourent pour danser autour des feux de Saint-Jean, car on leur a dit que si elles en visitaient neuf avant minuit elles se marieraient dans l’année. Les paysans conduisent leurs troupeaux pour les faire sauter par-dessus le brasier sacré, sûrs de les préserver ainsi de maladie. Des rondes se forment à l’entour, et c’est alors un spectacle étrange pour le voyageur qui passe, que de voir ces longues chaînes d’ombres bondissantes tour-