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la bretagne et les bretons.

pour nous rappeler à tous que la mort est proche, et pour nous avertir de la faiblesse et des douleurs humaines.

Dès que les souffrances du malade ont pris un caractère mortel, la famille s’agenouille autour de son lit, et le plus vieux répète à haute voix la prière des agonisans. Le prêtre vient et lui confère les derniers sacremens. Le mourant les reçoit généralement avec calme : retiré au fond de lui-même et en présence de son Dieu, il meurt au bruit des prières, soutenu par la pensée que son entrée dans l’autre monde sera éclatante, et qu’il trouvera à la porte du ciel l’auréole d’étoiles. Les regrets de la famille sont graves et saints, mais elle ne fera rien pour écarter la triste image de sa perte. Le Léonard est dur à sa pauvre âme comme à son corps. Il ne reculera pas plus devant la