Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 1), 1836.djvu/80

Cette page a été validée par deux contributeurs.
28
les derniers bretons.

nus, tels sont les spécifiques ordinairement employés. Chaque dimanche, à l’heure des offices, on voit des femmes, les yeux rouges de larmes, s’avancer vers l’autel de la Vierge, avec des cierges qu’elles allument et qu’elles y déposent : ce sont des sœurs, des mères, des épouses, qui viennent demander la vie d’un être chéri qui se meurt, à la femme céleste qui, comme elles, sut ce que coûtent les larmes versées sur un cercueil. On peut dire, en comptant ces cierges qui brûlent sur l’autel, d’une lumière pâle, combien il y a dans la paroisse d’âmes prêtes à quitter la terre ; combien de maisons où l’on écoute avec terreur le râle d’un agonisant ; combien d’épouses qui attendent le nom désolé de veuve. Nous n’avons jamais vu, sans un mélange de terreur et de pitié, cette annonce muette d’agonie, placée là comme