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les derniers bretons.

main, se dirige vers l’église. Pendant ce temps les cloches se font entendre au loin, ces cloches du village à la voix si aérienne, si doucement vibrante ! Leurs sons arrivent emportés par le vent, à travers les collines, les rivières, les feuillées ; parfois pleureurs et funèbres, parfois éclatans et gais, car on dirait que ces voix de l’air passent ainsi capricieusement d’une expression à une autre, selon que le soleil brille, que le vent siffle, que l’imagination de l’écouteur s’égare mélancolique ou riante.

L’église est le seul point de réunion des paysans léonards. Renfermés dans des fermes isolées, vivant de la vie de famille, ils ne se réunissent jamais qu’à la paroisse pour prier et au cimetière pour venir prendre leur rang parmi les cercueils. L’église est leur spectacle, leur récréation. Hors de