Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 1), 1836.djvu/74

Cette page a été validée par deux contributeurs.
22
les derniers bretons.

prise l’humanité, elle a dû se dépouiller de ses vieux vêtemens, dire adieu au toit et aux autels de ses ancêtres, sans rêver aux ombrages du seuil paternel, aux prières près du berceau, aux contes du soir accompagnés du rouet de la vieille nourrice : l’humanité fait son étape et ne doit point se laisser amollir à la pensée du gîte qu’elle a quitté ; mais nous ne voyons pas de nécessité à ce qu’elle foule aux pieds ce qu’elle a reçu d’héritage utile ; à ce qu’elle abatte brutalement les bornes qui marquent le chemin parcouru par ses pères. Pour les nations, comme pour les hommes, il est bon de conserver les cadavres, afin de les faire servir aux recherches instructives et aux besoins de l’avenir.