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les derniers bretons.

recteur des beaux-arts qui émarge le budget, et un conservateur des antiquités de France qui siège à Paris, et fait des romans ! Qu’on y songe pourtant : dans un moment où l’on paraît vouloir recueillir les traditions historiques, et où un ministre parle de rassembler sur les lieux mêmes chaque document, les monumens peuvent devenir d’importans révélateurs des faits passés. Ce sont des témoignages de gloire ou de malheur, des symboles de croyances perdues, et chaque débris qui frappe nos yeux rappelle quelque principe que le temps a changé : chaque ruine est la tombe d’une idée sociale. Les vieux monumens forment une véritable bibliothèque en plein air dont les volumes de pierres ne s’effacent que lentement sous le souffle des siècles. Ils s’effacent cependant, car le temps a beau imprimer fortement son pas sur le sol, la civili-