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la bretagne et les bretons.

penser : à peine s’il en reste quelques débris comme souvenirs. Depuis vingt ans ils sont la proie des mendians étrangers, des colporteurs et des maquignons. Il est presque aussi rare de voir un homme civilisé passer devant eux sans leur jeter une pierre, qu’un sauvage bas-breton sans leur tirer son chapeau. J’ai en ma possession deux têtes d’ange, en Kersanton, délicieusement sculptées et ramassées par moi dans une douve, près d’un calvaire ainsi mutilé. On pourrait dire, sans exagération, que dans certains endroits, nos routes de traverse sont empierrées avec des saints : c’est un macadamisage complet de têtes, de corps et de membres de statues chrétiennes.

Et un tel état de choses n’excite en rien la sollicitude de ceux qui nous gouvernent ! Et nous avons pourtant en France un di-