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les derniers bretons.

baptisée par saint Pol, elle avait gardé ses Dolmens et ses Menhirs, près de ses mille chapelles à Marie. Le temps et les révolutions avaient en vain passé rudement la main sur sa tête et déchiré son antique pourpre ; la fière pauvresse se drapait encore dans ses haillons de croyances et de coutumes, et s’entourait de ses ruines comme des débris d’une riche parure. Mais son tour est enfin venu, et, elle aussi, il faudra qu’elle passe à la refonte pour recevoir une empreinte nouvelle. En attendant, des mains barbares s’acharnent sur ses monumens et les dépècent ou les dégradent. Ainsi, sans parler du monastère de Saint-Matthieu, défiguré par ce phare dont la tête a crevé la voûte du sanctuaire, et qui se montre maintenant au-dessus de l’abbaye, comme un laid et noir cyclope[1] ; sans parler de Landevenec,

  1. On avait démoli la sacristie et une partie du chœur de