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la bretagne et les bretons.

l’a point parcouru, à l’innombrable quantité de ses monumens religieux. Un seul fait en donnera une idée. Pendant la restauration, on songea à relever les croix de carrefours qui avaient été abattues en 1793, et, après une recherche exacte, on trouva qu’il ne faudrait pas moins de 1,500,000 fr. pour rétablir toutes celles qui existaient à cette époque dans le Finistère ! — Le Léonais comptait au moins pour les deux tiers dans cette somme.

On conçoit, d’après cela, combien la contrée dont nous parlons a dû souffrir depuis trente ans, ainsi que toute notre province, du vandalisme qui a fait porter le marteau sur nos vieux monumens. La Bretagne était restée long-temps à l’abri de cet esprit de destruction qui souffle comme un ouragan sur l’ancienne France. Vieille druidesse