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les derniers bretons.

Roscoff, enfin, vaillant petit port qui s’avance vers l’Angleterre, comme pour la défier ; relâche de corsaires et de flibustiers qui fleurit sous la protection de sainte Barbe.

Je ne dis rien de Brest, car c’est une colonie maritime, qui n’a de breton que le nom. Brest n’est pas une ville de terre ferme ; c’est un gaillard d’avant où vit un équipage ramassé de tous côtés ; où s’agite dans la brume une population en toile cirée et en chapeau de cuir bouilli, chez laquelle le caractère marin a effacé toutes les autres nuances nationales. Mais, à part cette exception, il n’est point un seul hameau dans le Léonais qui ne reflète plus ou moins ce calme et pieux bien-être dont nous avons parlé. C’est là le cachet du pays. Tout y semble sous l’immédiate protection du ciel et marqué aux armoiries de Dieu. On ne peut croire, lorsqu’on ne