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la bretagne et les bretons.

qu’aiment les habitans du Paradis. Ses villes même conservent ce caractère de sainte et charmante aisance. C’est Morlaix, assis au fond de sa vallée, avec sa couronne de jardins et les paisibles caboteurs à voiles roses qui dorment sur son canal ; c’est Saint-Pol-de-Léon, qui se dessine de loin sous ses clochers aériens, comme une grande cité du moyen âge ; ville-monastère où vous ne trouvez que des prêtres qui passent, des enfans en prière au seuil des églises, et de pauvres cloarecs, aux longs cheveux, apprenant tout haut, sur les chemins, leurs leçons latines ; c’est Lesneven, triste bourgade, semée de couvens demi ruinés, et où la vie toute monacale se partage également entre les offices et les digestions ; c’est Landerneau, charmant village allemand, avec ses maisonnettes blanches, ses parterres à grilles vertes, et ses fabriques cachées dans les arbres ; c’est