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les derniers bretons.

tous ces oasis de fleurs et d’ombrages où point l’aiguille brodée d’un clocher de granit, ou la tête penchée d’un calvaire. Nulle autre partie de la Bretagne ne présente une variété aussi continuelle. Les aspects du Léonais, moins sauvages que ceux de la Cornouaille, moins arcadiens que ceux du pays de Tréguier, et moins arides que les landes de Vannes, participent à la fois de ces trois natures. Ils en offrent comme un résumé poétique. Mais ce qui est surtout propre au Léonais, c’est l’éblouissante fraicheur de ses campagnes, c’est l’espèce d’humide opulence de ses feuillées et de ses plages. Tout, dans cette contrée, exhale je ne sais quelle enchanteresse et paisible fertilité. Il semble que, couverte d’églises, de croix, de chapelles, elle soit fécondée par la présence de tant d’objets sacrés. On voit, rien qu’à la regarder, que c’est une terre bénite et