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introduction.

couchent dans ses auberges et achètent les toiles ou le blé de ses paysans ; il se peut, dis-je, que beaucoup de ceux-là trouvent de l’exagération dans mon tableau et m’injurient du nom de poète. À cela je n’ai rien à dire, sinon que ces hommes et moi nous n’avons pas les mêmes yeux. Ils connaissent la Bretagne comme un mari vulgaire connaît la femme de cœur que le triste hasard lui a livrée, dans son corps, mais non dans son âme. Pour étudier un peuple et un pays, il faut aller chercher sous les formes extérieures ce qu’il a d’intime. La poésie de notre contrée fruste et sé-