Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 1), 1836.djvu/41

Cette page a été validée par deux contributeurs.
xxxv
introduction.

je trouvai une diligence qui partait pour ma province, et, sans plus réfléchir, je m’y jetai, laissant à Paris mes malles, mes livres, mes espérances, et faisant banqueroute à la gloire.

J’arrivai au pays tout fiévreux et tout meurtri de mes défaites. Je fus long-temps avant de pouvoir me remettre et revenir au calme d’autrefois. J’étais comme ces marins inexpérimentés qui ont mis pied à terre avec le mal de mer, et qui, long-temps après, sentent encore le tangage du navire qu’ils ont quitté. Je sentais toujours autour de moi ce roulis du grand monde qui m’avait un instant