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introduction.

déifiai mon dégoût nonchalant, et, encouragé par les tristes et grands exemples de tant de poètes, je me décidai amèrement à suicider en moi un grand homme. Je cessai donc tout effort, tout essai, ne voulant plus me donner la peine de me baisser pour ramasser la gloire.

Maintenant que plus d’expérience m’a ouvert les yeux, ce qui m’apparaît surtout dans cette situation, c’est son ridicule, et je n’y pense guère sans un sourire et quelque rougeur au front. Mais alors il n’en était pas ainsi. Mes souffrances étaient réelles et cuisantes. Je voyais tous mes projets d’avenir crouler sans retour, je sentais que ma