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introduction.

lement entre l’enthousiasme et le désespoir, et que mon âme s’accrocherait douloureusement à toutes les épines du chemin. Cette conviction qui m’illumina tout-à-coup et vivement me jeta dans une tristesse inexprimable. Par une naïveté d’amour-propre très ordinaire, je me fis de mon peu d’aptitude aux affaires un véritable mérite, un symptôme de talent. Je me dis, avec un consolant orgueil, que tous les esprits haut placés devaient être ainsi, incapables de s’abaisser à de misérables intrigues, et me plongeant fièrement dans l’amer désespoir d’un génie méconnu, j’applaudis à mes molles inclinations ; je