Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 1), 1836.djvu/347

Cette page a été validée par deux contributeurs.
295
la bretagne et les bretons.

mourans, à travers les fondrières et les marais débordés. Pour qui aura bien compris ce que nous venons de dire des premières années du clerc breton, ce rude dévouement paraîtra sans doute plus explicable. Et que feraient-ils, en effet, ces jeunes gens à cœurs froissés, une fois cousus dans la soutane noire, s’ils ne se livraient avec ferveur et enthousiasme à leur nouvelle mission ? Il faut bien que leur énergie, repoussée des affections terrestres, déborde quelque part ; il leur faut bien un culte et un amour ! Et maintenant que les cultes et les amours du monde leur sont interdits, ils presseront la religion dans leurs bras comme ils eussent pressé une femme, avec délire ! Tout le secret de l’exaltation fanatique de nos prêtres est peut-être là.

fin du premier volume.