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les derniers bretons.

nicher lui-même, qu’il nourrit de son pain, et que l’hiver il réchauffe dans sa poitrine, seul foyer dont il puisse disposer. Le bouvreuil le connaît, l’aime et le comprend. Comme lui, c’est un enfant des campagnes qui chante quand viennent la brise d’été et l’odeur des foins coupés.

Ainsi s’écoulent les sept années les plus chaudes et les plus fleuries de l’étudiant. Cependant un changement complet s’est insensiblement opéré en lui. Arraché aux occupations rustiques pour être jeté subitement dans le repos du corps et le travail de l’esprit, il sent tomber en même temps le cal formé sur ses mains et celui formé sur son âme. Ses membres se sont engourdis dans l’inaction ; son front basané s’est déteint à l’air des classes. Bientôt tout son corps s’amollit et s’adélicate ; le dur enfant de la campagne