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les derniers bretons.

jour de marché le père ou la mère se rendent à la ville, et apportent à l’écolier un pain noir, du beurre, du lard, quelques galettes et des pommes de terre. Ces provisions doivent durer jusqu’au marché suivant, où elles sont renouvelées.

Nous devons dire qu’il est des étudians plus heureux, et qui, appartenant à de riches parens, mènent une vie plus douce ; mais ceux-là ne sont point les clercs bretons que nous cherchons à faire connaître ; ceux-là sont des écoliers semblables aux écoliers de tout pays, poussant pleine sève dans la vie, au milieu d’une atmosphère d’aisance et de joie. Ce que nous voulons peindre ici, c’est le cloarec de la foule, sacré prêtre d’avance par l’humiliation, la misère, les rudes études, et commençant à marcher à travers le monde, comme le Christ vers le Calvaire, avec sa