Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 1), 1836.djvu/329

Cette page a été validée par deux contributeurs.
277
la bretagne et les bretons.

grenage social, est une monnaie où l’âme frappe son coin avant de la jeter en circulation. Demandez à la petite qui garde ses moutons noirs sur la bruyère le nom de ce bois : — Le bois des Ossemens[1], vous répondra-t-elle ; — celui de ce ruisseau ? — La rivière du Meurtre[2] ; — de cet écueil ? — La pierre du Corbeau. Interrogez-la ensuite sur le nom de son père, elle vous dira qu’il s’appelle l’Homme aux grands yeux[3], et elle ajoutera peut-être, si vous lui avez parlé le breton de sa paroisse et que vous ayez l’air d’être un pays, que sa mère était noble, qu’elle s’appelait Rose des bois[4], et qu’elle est née à la petite peuplade[5] ; qu’elle

  1. Coatscorn.
  2. Gouët.
  3. Lagadec.
  4. Roscoët.
  5. Pioubian.