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les derniers bretons.

de ces curieux ouvrages, qui, dans leur contexture grossière, mais brodée d’or et de perles, participent à la fois de la mélancolie monotone d’Ossian, de la richesse verbeuse d’Homère, et de la crue énergie de Shakspeare.

L’imagination poétique des Bretons de l’évêché de Tréguier ne se révèle pas seulement par leurs fêtes, ils en ont marqué tout ce qui les entoure ; les noms de lieu, les habitudes du langage, les maximes qu’ils répètent, tout reflète cette teinte biblique, tout se formule avec ces expressions brillantes et comme jetées au moule de la chose même. Il y a sous chaque nom un souvenir, sous chaque maxime une figure qui se dessine. Leur langage, qui n’a point été, comme le nôtre, usé et poli dans l’en-