Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 1), 1836.djvu/322

Cette page a été validée par deux contributeurs.
270
les derniers bretons.

pect tout différent ; la principale procession a lieu la nuit. On voit alors les longues files de pèlerins s’avancer au milieu de ténèbres, comme un lugubre cortége de fantômes. Chacun des pénitens tient à la main droite un chapelet, à la gauche un cierge allumé, et tous ces visages pâles, à moitié voilés de leurs longs cheveux, ou de leurs coiffes blanches qui pendent des deux côtés comme un suaire, passent lentement en psalmodiant une prière latine. Bientôt une voix s’élève au-dessus des autres : c’est le conducteur des pèlerins qui chante le cantique de madame Marie de-Bon-Secours[1].

« J’ai été pèlerin, dit-il, dans tous les

  1. Cantie en enor d’an itron varia a vouir-sicour Deus guaer a voengamp. — E. Moutroulez eus a imprimeri Ledan. Nous ne donnons ici la traduction que d’une partie du cantique, qui n’a pas moins de dix-huit couplets.