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la bretagne et les bretons.

été le bon Dieu. Le jour de sa fête, un concours immense de paysans se dirige vers Moncontour. Ils y conduisent leurs bœufs pour leur faire embrasser la relique du saint, enchâssée dans un buste d’argent. Chaque fidèle, avant de se retirer, allume un cierge qu’il dépose dans le sanctuaire ; et c’est un bizarre coup d’œil que celui de cette foule d’hommes, de femmes, d’enfans, d’animaux, se pressant autour de l’autel, au milieu d’une forêt de bougies étincelantes, tandis que la voix rauque d’un marguillier répète d’intervalles en intervalles : Allumez les cierges, allumez des cierges ! Cela ressemble moins à une cérémonie religieuse qu’à une adjudication du Paradis, faite par commissaire-priseur, à éteinte de bougie.

Quant au pardon de Notre-Dame-de-Bon-Secours, à Guingamp, il offre un as-