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la bretagne et les bretons.

relle à l’homme ; il a besoin d’avoir un complice dans le ciel. Le Celte, avant sa conversion, avait un autel élevé à la haine ; il ne put se résoudre à n’en avoir qu’un seul consacré à la charité. Son vice lui était resté, et il lui fallait le Dieu de son vice. Il songea donc à conserver son culte en changeant seulement de patron. Son esprit grossier ne voyait sans doute dans le Christ et sa famille que des divinités plus puissantes que ses anciennes idoles ; il pensa qu’il pouvait transporter ses hommages des premiers autels au nouveau, sans rien changer, et qu’il n’y avait après tout qu’un culte à déménager. Ce fut ainsi que ce qui appartenait à un dieu barbare fut attribué par lui à la mère de Jésus, et que l’on vit s’élever des chapelles sous l’étrange invocation de Notre-Dame-de-la-Haine ! Et ne pensez pas