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les derniers bretons.

Tant qu’il vit le bourg, ses larmes coulaient comme de la pluie ; mais quand il ne vit plus rien que la route devant lui, il se mit à chanter.

Il marcha ainsi la moitié du jour, et quand il se sentit fatigué, il s’assit au pied d’une croix, et il se mit à manger. Mais voilà que tout-à-coup trois pauvres voyageurs parurent devant lui, et le premier lui dit :

— Bonjour, mon maître : nous sommes de pauvres gens de Dieu ; nous avons bien faim, donnez-nous quelque chose au nom de Jésus-Christ.

— Un chrétien ne peut rien refuser à ce nom-là, dit Moustache ; prenez, voilà tout ce que j’ai.