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les derniers bretons.

appris de la femme qui mourait, dans le cours d’une longue confession, qu’elle était sur le point de devenir mère. Cette révélation lui revint et le saisit. Il resta frappé de la pensée que l’être innocent que cette femme portait, condamné à mourir avec elle, périrait sans baptême et gémirait dans les limbes pendant l’éternité ! Il songea à cette pauvre âme punie sans avoir péché, et dont il pouvait faire un ange : à tout prix il voulut la sauver. Le médecin était parti et ne devait pas revenir ; une vieille femme pieuse se trouvait seule près de la malade qu’elle était venue veiller par charité ; le prêtre était le confesseur de cette vieille femme ; il savait que sa volonté était toute-puissante sur elle. Il la prit à l’écart, et commença à lui parler bas d’un accent inspiré et terrible. L’entretien fut long, car la vieille semblait résister et se plaindre. Elle pleurait,