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les derniers bretons.

port tout parfumé d’une bonne odeur de varech et de goudron, et qui laisse voir une flamme de navire au-dessus de chacune de ses cheminées ; Lannion, Lamballe, Quintin, aux rues dépavées, où chaque femme file sur le seuil en chantant ; Guimpamp, riante bourgade cancaneuse, où l’on soupe et où l’on se couche à neuf heures ; Belle-Isle, jaune et terreux, accroupi comme un mendiant immonde au milieu du chemin ; puis Jugon, ce gracieux village de Suisse, jeté entre deux fentes de montagne ; Dinan, avec son corset d’antiques murailles, si crevassé de maisonnettes riantes, si brodé de jardins fleuris, que l’on dirait une jeune fille qui essaie une vieille armure par-dessus sa robe de bal, et qui a laissé passer les fleurs de ses cheveux à travers le heaume brisé.

Deux villes seulement ne peuvent entrer