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la bretagne et les bretons.

aires, jettent à la mer les fanfares de leurs cors de chasse et les balles de leurs mousquets. Dès avant la révolution, les races de cette dure noblesse avaient disparu pour faire place à l’aristocratie de l’étole et à celle des parlemens, puissances polies et savantes qui, dans les derniers siècles, s’armèrent de l’intelligence, comme la noblesse primitive s’était armée de l’épée.

J’avais traversé le réfectoire de Beauport, transformé maintenant en avenue de peupliers ; je m’arrêtai au milieu de son église presque détruite, et qui n’avait plus pour toit que le ciel. Le pied posé sur une pierre tombale où se lisaient encore les noms d’Alain d’Avangour, comte de Penthièvre, de Tréguier et de Guello, fondateur de l’abbaye en 1269, je contemplais avec ravissement le coup-d’œil qui s’offrait à moi.